Arthroses, lombalgies, psoriasis, allergies, cystites… Le thermalisme avance des résultats probants. Les cures thermales, pratiquées depuis l’Antiquité, jouissent d’une reconnaissance scientifique confirmée pour leur efficacité dans le traitement de diverses affections chroniques. En 2022, elles ont attiré 437 000 personnes, notamment des retraités, en quête de soulagement pour des troubles tels que l’arthrose, les douleurs chroniques, ou encore les troubles anxieux. Les eaux thermales, riches en minéraux, et les soins spécifiques dispensés lors de ces cures, sont au cœur de ce dispositif de santé. Le thermalisme offre une alternative naturelle à la médecine conventionnelle, particulièrement appréciée pour sa capacité à améliorer durablement la qualité de vie sans les effets secondaires souvent associés aux traitements médicamenteux.
Cures thermales : tous les bienfaits du thermalisme (études sur les différents maux : arthrose, rhumatisme etc…)
L'AFRETH, association dédiée à la recherche en thermalisme, souligne l'importance de cette rupture avec le quotidien qui, combinée à une éducation thérapeutique adaptée, optimise les bienfaits du séjour thermal. Un véritable renouveau thérapeutique appuyé par des études rigoureuses, le thermalisme se révèle être une réponse pertinente et efficace face aux pathologies chroniques. Et sans compter les innombrables témoignages de tous ceux qui en ont obtenu l'amélioration, voire la guérison de leurs maux. À ce jour, bien des études probantes de son efficacité ont déjà été réalisées. Elles méritent d'être mieux connues.
Eaux thermales : de vrais « médicaments »
Les cures thermales sont loin d'être de simples cures de confort ou de remise en forme, comme le prétendent certains. La plus grande majorité d'entre elles ne s'adressent qu'à de véritables malades, car les eaux qui en assurent le fondement possèdent de réelles propriétés curatives reconnues depuis des temps immémoriaux. Ainsi douées d'un tel pouvoir thérapeutique, ces eaux constituent donc de véritables médicaments et, à ce titre, doivent par conséquent être soumises à la même réglementation que ces derniers.
C'est là le très déductif mais fort spécieux raisonnement invoqué par les Autorités pour mettre le thermalisme en accusation. Etant donné que tout médicament, pour être reconnu comme tel, doit avoir répondu de façon favorable à diverses épreuves comparatives préalables, pourquoi ne pas exiger de semblables impératifs des eaux thermales ?
Et de vouloir imposer à ces dernières, outre les multiples contrôles tant biochimiques que bactériologiques auxquels elles sont déjà soumises, des études cliniques effectuées selon des règles identiques à celles des médicaments, sans plus tenir compte des travaux antérieurs effectués. Se plier à de pareilles astreintes, ce serait oublier que le thermalisme ne se limite pas aux seules caractéristiques d'une eau.
Sa pratique va bien au-delà. Les soins qu'il dispense font appel à des technologies fort variées et à des environnements qui diffèrent selon chaque station. Les méthodologies expérimentales dites comparatives, mises en œuvre pour un banal médicament, ne sauraient lui être appliquées. Comment pourrait-on, par exemple, envisager une cure effective être opposée à une cure placebo si ce n'est en virtualisant cette dernière ? En vérité, l'efficacité du thermalisme se démontre selon d'autres approches, tout aussi objectives et fiables que celles effectuées pour un médicament.
Depuis déjà longtemps, un certain nombre de stations nous en livrent les heureux résultats, malheureusement trop ignorés par ceux qui devraient pourtant savoir.
Cure thermale : contre l'arthrose, ça marche vraiment !
Que ce soit au niveau des vertèbres, des genoux ou des hanches, l'arthrose demeure l'affection la plus partagée, surtout au-delà de la cinquantaine. En France, entre 9 et 10 millions de personnes sont concernées.
Cet aspect économique ne manque d'ailleurs pas d'être toujours assez déterminant lorsqu'on parle de santé avec les pouvoirs publics. A ce jour, nul médicament ne parvient à s'opposer réellement aux processus arthrosiques.
Les malades, pour dominer leurs crises douloureuses, en sont réduits à prendre sans cesse des anti-inflammatoires aux actions très inconstantes et surtout avec de fréquentes intolérances ou de redoutables lésions gastriques.
Aussi, tous les traitements susceptibles de soulager avec un minimum de produits médicamenteux ou d'éviter d'éventuelles interventions de prothèse sont souhaitables. Parmi de tels traitements, les cures thermales tiennent très justement une place de choix.
Des générations de patients en ont apprécié les heureux effets sur, par exemple, leur coxarthrose ou leur gonarthrose. Mais jusqu'à présent, aussi nombreuses qu'elles aient pu être, ces réussites pouvaient donner lieu à controverse, car estimées par certains comme non fondées sur des contrôles suffisamment rigoureux. Il n'en est plus désormais ainsi.
La plupart des états d'arthrose relèvent bien du thermalisme et ne peuvent qu'en retirer soulagement. Une importante étude clinique relative à des cures effectuées à Vichy le prouve. Réalisée selon une méthodologie des plus rigoureuses, de type comparatif contrôlé avec deux groupes de patients dont chacun de ceux-ci est pris pour son propre témoin, elle a porté sur 188 malades arthrosiques souffrant de leurs hanches, genoux ou vertèbres.
C'est là un recrutement dont le nombre de cas traités apparaît tout à fait suffisant pour répondre aux exigences des statisticiens. De plus, cette étude a été menée sous la responsabilité d'un éminent professeur de rhumatologie d'un grand hôpital de Paris, ce qui a dégagé sa réalisation de toute influence interprétative locale. Par là-même, la publication de ses résultats a été portée à la connaissance des milieux scientifiques sous le nom d'"Étude de Cochin". Et ses résultats sont éloquents :
Les patients, âgés de plus de 50 ans, souffrant d'une arthrose évoluant depuis plus d'un an, régulièrement suivis sur deux périodes de six mois avec sept consultations auprès du rhumatologue.
Pendant la durée de la cure, aucune prise d'anti-inflammatoires et d'antalgiques.
Tout au cours des six mois, après les cures thermales effectuées, le suivi des patients a permis de constater une nette diminution du score des douleurs, une amélioration des indices fonctionnels articulaires, avec mobilité accrue et indéniable gain en qualité de vie.
Et de tels effets bénéfiques ont perduré sur près de douze mois, ce qui justifie pleinement de recommander une cure annuelle pour ce type d'affection aux si multiples et invalidantes localisations.
Les cures thermales contre les lombalgies chroniques
Ceux qui en souffrent et ont eu l'expérience de cures thermales savent depuis longtemps tous les bienfaits qu'ils ont pu retirer de celles-ci. Mais les sceptiques ne manquent pas d'alléguer qu'avec de tels maux où la douleur domine, les succès doivent sûrement, pour une large part, procéder du seul subjectif. Une semblable interprétation ne saurait désormais être admise.
L'efficacité du thermalisme dans le traitement des lombalgies chroniques vient en effet d'être démontrée par une importante étude effectuée sur plus de deux années à Aix-les-Bains. Les résultats en ont été rapportés lors du récent Congrès Français de Rhumatologie, s'étant tenu à Paris en novembre dernier.
Cette étude a été conduite selon une méthodologie des plus rigoureuses, avec des impératifs semblables à ceux de l'expérimentation clinique d'un médicament. C'est ainsi qu'elle a porté sur deux lots distincts de patients, de recrutement homogène, c'est-à-dire de même moyenne d'âge (62 ans), tous également souffrant de lombalgies chroniques évoluant depuis de nombreuses années et jamais encore traitées par cures thermales.
Un seul médecin, indépendant de la station, a effectué les examens successifs et les différents tests objectifs de surveillance. Quant aux soins, ils ont été prodigués de la façon la plus habituelle par un personnel soignant ne sachant pas qu'ils concernaient des patients sélectionnés. Autrement dit, un ensemble de modalités d'exécution répondant pleinement aux exigences d'une étude contrôlée comparative et à double insu.
Les différentes manifestations de douleurs et d'impuissances, caractéristiques de la maladie, ont fait l'objet d'évaluations chiffrées et comparatives entre les deux lots de patients. Pour la majorité des critères considérés, les résultats obtenus se sont révélés hautement significatifs sur le plan statistique avec :
- Nette régression des douleurs et recours de plus en plus réduit à la prise d'antalgiques.
- Mobilité vertébrale accrue et notamment des flexions en avant du tronc, permettant une moindre distance doigt/sol, voire un contact. Et cela chez les seuls patients ayant pratiqué la cure, sans nulle amélioration constatée chez les autres. Preuve incontestable de l'efficacité du thermalisme en cas de lombalgies chroniques.
Les cures pour renforcer le capital osseux
Loin d'être immuable, le squelette se renouvelle sans cesse tout au cours de la vie. Cela implique la nécessité de réguliers et constants apports en différents sels minéraux, tout particulièrement en calcium.
Diverses nourritures, et surtout celles à base de lait, permettent d'assurer, de façon normale, de tels besoins. Mais ces derniers deviennent de plus en plus importants lors des périodes de croissance, d'états de grossesse ou de suites de fracture. D'autre part, après un certain âge, les appétits se réduisent et, surtout, les processus d'assimilation se font mal. En ces si diverses situations, les apports minéraux indispensables risquent fort de devenir insuffisants. Par suite de ce déficit, la masse osseuse tend à se raréfier.
Sa structure s'éclaircit. Chez les sujets jeunes, on parle de décalcification et plus tard d'ostéoporose. Les femmes, dès la ménopause sous l'effet d'une régression hormonale, de même que tous ceux du 3e et 4e âge sont particulièrement menacés de semblables altérations osseuses. Compte-tenu de l'actuel vieillissement des populations, l'ostéoporose apparaît de plus en plus fréquente.
Aussi pour s'opposer à ses méfaits, dont ceux de douleurs diffuses et surtout de possibles fractures à la moindre chute, le corps médical prescrit-il de plus en plus de calcium, à très juste raison, mais avant tout sous la forme de comprimés ou de gélules. Ces apports médicamenteux sont certes souhaitables, mais peuvent être complétés par d'autres, beaucoup plus naturels, ceux de certaines eaux thermales.
On sait, certes depuis très longtemps, la composition exacte de toutes les eaux des diverses stations. Nombre d'entre elles présentent de fortes teneurs en calcium. Toutefois, la réelle destinée dans l'organisme de ce calcium, ainsi pris aux griffes des sources, demeurait fort mal connue jusqu'à présent.
Il n'en va plus de même depuis les études dites de biodisponibilité, effectuées avec les eaux de deux grandes stations vosgiennes. Pour ces travaux dont les résultats ont été présentés aux Entretiens de Bichat, il a été fait appel aux plus récentes techniques d'investigation métabolique, notamment à un double marquage avec isotopes stables non radioactifs.
- La première étude, réalisée à l'Université de Davis en Californie, montre que le calcium de Vittel grande source (202 mg/litre) est absorbé de façon égale ou supérieure à celui du lait chez les sujets adultes intolérants au lactose.
- La deuxième, celle ayant fait intervenir des isotopes, a permis de constater que l'absorption, l'excrétion et la fixation par l'organisme du calcium de l'eau de Contrexeville (467 mg/litre) sont identiques à celles du calcium de lait.
- Quant à la troisième, effectuée au Centre Universitaire d'Amiens sur 14 sujets sains et volontaires et selon une méthodologie comparative dite croisée et randomisée, elle a mis en jeu trois calcium distincts : ceux de Vittel-Hépar (555 mg/litre), d'un médicament de même dosage et d'une eau minérale faiblement minéralisée.
Là également, les résultats sont probants. Le calcium de la station considérée est bien absorbé et s'oppose à la destruction osseuse. Ainsi voit-on, par preuves pleinement scientifiques, que le thermalisme, par l'eau de certaines sources de ses stations, peut permettre de sauvegarder le capital osseux et de combattre ainsi l'ostéoporose.
Voir : L’étude Rotatherm de 2010
Les cures thermales contre la cystite et énurésie
Quoi de plus désespérant que des crises de cystite à répétition ! Plus particulièrement fréquentes chez les femmes, de telles crises traduisent la persistance de foyers infectieux latents au niveau de l'arbre urinaire, s'exaltant soudain à la suite de certains écarts alimentaires ou d'un simple excès de fatigue.
Les poussées fébriles, et surtout les impérieux besoins douloureux qui en sont les habituelles manifestations, obligent à recourir sans cesse à des antibiotiques ou à des antibactériens. Des propriétés anti-infectieuses identiques à celles de semblables médicaments ne se retrouvent évidemment pas avec les eaux thermales.
Néanmoins, certaines de ces dernières se recommandent avec succès pour prévenir les crises de cystite, et cela depuis bien des décennies. Désormais, cette bénéfique action a cessé de relever du seul empirisme. Elle procède d'une réelle modification locale des muqueuses urinaires, rendant celles-ci plus résistantes, sous l'effet des eaux, au développement des germes. Une récente étude, effectuée à La Preste-les-Bains, en apporte la preuve.
Cette étude, menée sur 29 patients éprouvant des cystites récidivantes, montre que durant le traitement thermal, il y a un abaissement statistiquement significatif dès le 5e jour de la "valeur d'adhérences bactéries-urothélium", signifiant par là-même que les germes ne parviennent plus à se fixer comme auparavant sur le revêtement muqueux interne de la vessie.
Or, comme cette dernière présente de multiples replis, les sournois microbes n'y trouveront plus une nidation de refuge entre deux crises. Bien entendu, sous l'effet des eaux, les urines deviennent stériles, les douleurs résiduelles de la sphère vésico-urétrale disparaissent et, lors des mois qui suivent, les éventuelles crises se font rares ou ne récidivent plus du tout. Également, grand tourment de vessie que celui des enfants qui mouillent leur lit fort au-delà du temps de leur jeune âge.
L'incontinence urinaire nocturne des jeunes, dénommée énurésie, lorsqu'elle ne résulte pas d'une possible malformation anatomique, qu'il importe évidemment de rechercher en tout premier, exige une double approche thérapeutique.
Il s'agit de rééduquer un contrôle défaillant de la motricité vésicale, mais aussi, et surtout, de lever certains facteurs psychogènes intervenant presque toujours pour une large part. Diverses médications ou moyens plus ou moins empiriques sont le plus souvent essayés en vain.
En cas d'échec, le thermalisme constitue sûrement un précieux recours. Une station spécialisée, comme celle de Lons-le-Saunier, vient d'en fournir la preuve par une importante étude épidémiologique ayant été effectuée depuis 2005 en coordination avec le Centre Hospitalo-Universitaire de Besançon.
Pour l'affection considérée, un long recul de temps, de même qu'un large recrutement s'imposaient avant que l'on puisse conclure. La surveillance porta donc sur 1 500 cas d'enfants, âgés de 7 à 16 ans, avec un maximum de 12 à 14 ans. Autrement dit, des cas d'énurésie d'une particulière ancienneté. Les résultats rapportés sont sans commentaires :
- Une fréquence hebdomadaire des nuits mouillées avant et pendant le séjour régressant de 5,34 à 2,04, soit une différence significative sur le plan statistique.
- Une amélioration plus importante chez les filles que chez les garçons, et toujours supérieure si les enfants ne portaient pas de couches.
Le bilan statistique, dégagé de cette étude, confirme pleinement l'efficacité du thermalisme en ce domaine.
La cure thermale contre le psoriasis et les allergies cutanées
Presque toutes les affections de la peau, ayant pris une évolution récidivante ou chronique, telles qu’acné, eczéma, psoriasis, retards de cicatrisation ou séquelles vicieuses de brûlures, ne peuvent qu'obtenir grand bénéfice des cures thermales appropriées à chaque cas considéré. En ce domaine, les améliorations, voire les guérisons ne se comptent plus.
Mais ces satisfactions, non discutables sur le plan clinique, manquaient d'être étayées par des preuves vraiment objectives, c'est-à-dire d'ordre biologique. Ces preuves, une étude faite à La Roche-Posay les apporte. Et à propos d'une des dermatoses les plus rebelles, celle du psoriasis. Chez les 94 curistes, ayant volontairement accepté de participer à l'étude, de multiples dosages sanguins, portant sur des paramètres immunologiques ou inflammatoires (IgE, IgF, IgM, CD25 soluble, CRP) ainsi que sur des oligo-éléments (sélénium, strontium, zinc), ont été effectués avant et après la cure de 21 jours.
Par ailleurs, il y a eu une surveillance régulière des lésions. Au terme du traitement, ces dernières sont apparues nettement améliorées pour 87 % des patients, avec régression des rougeurs, des infiltrations et des desquamations.
De semblables résultats, après les soins prodigués dans cette station, sont évidemment habituels. Ils ne pouvaient étonner. Par contre, les constatations faites sur le plan biologique ont été vraiment nouvelles et surtout remarquables. Les taux sanguins de sélénium, inférieurs ou à la limite de la normalité avant la cure, sont apparus significativement augmentés après la cure, s'accompagnant d'une diminution des taux de strontium, également de façon significative sur le plan statistique. Et les patients ayant eu les meilleures améliorations cliniques ne sont autres que ceux dont les taux de sélénium étaient les plus élevés. De tels résultats ne manquent donc pas d'objectiver doublement l'efficacité d'une cure, non sans confirmer le rôle assez déterminant que peuvent y tenir certains oligo-éléments des eaux thermales.
Une autre étude, très différente car réalisée sur des animaux ayant des plaies expérimentales, mérite d'être également rapportée. Elle témoigne, elle aussi, de l'heureuse action des eaux thermales au niveau des atteintes de la peau. Effectuée à Molitg-les-Bains, station surtout spécialisée dans le traitement des allergies cutanées comme l'eczéma, cette étude a permis de constater que les plaies traitées présentaient une cicatrisation accélérée et de meilleure qualité que celle des plaies témoins.
Les eaux considérées, simultanément riches en plancton thermal, favorisent donc de façon probante les processus de régénération tissulaire de la peau. Les affections de caractère allergique au niveau de la peau sont nombreuses : eczéma, urticaire ou œdème de Quincke.
Des eaux comme celle d'Avène en apaisent les manifestations. Les secrets d'une semblable action bénéfique ont pu être mis en évidence grâce à de récentes études histo-biologiques. Ces dernières ont révélé que des cellules polynucléaires dites basophiles, ayant été incubées dans l'eau de cette station, libèrent, sous un effet de dégranulation, nettement moins d'histamine que de mêmes cellules mises en eau de source ordinaire. Or, on sait que ce sont toujours des décharges d'histamine qui provoquent les poussées allergiques.
Dès l'instant où une eau tend à neutraliser ces décharges, on comprend pourquoi elle devient salutaire pour traiter l'eczéma ou l'urticaire.
Des cures pour réactiver les artères
Parmi les stations thermales particulièrement préoccupées d'objectiver les résultats obtenus grâce à leurs cures, il importe de citer celle de Royat. En effet, la création de son Institut de Recherches Cardiologiques, puis Cardiovasculaires, date déjà d'un demi-siècle, puisqu'elle a eu lieu en 1946.
Dès cette époque et dans l'esprit de ses fondateurs, les finalités de cet Institut ont été clairement formulées, comme le rappelle le Pr G. Schaff qui en est actuellement le directeur : Donner à la thérapeutique thermale les mêmes règles de noblesse que celles acquises déjà par de nombreuses spécialités médicales. Ce qui postulait évidemment la même approche scientifique, les mêmes critères d'efficacité, la même évaluation des résultats.
Sur trente années, on relève 212 publications parues sur les travaux réalisés et ceux-ci se poursuivent toujours avec des investigations faisant appel aux techniques les plus modernes. L'un des premiers objectifs fut d'évaluer l'activité du gaz thermal, composé à 99,5 % de dioxyde de carbone, venant sourdre aux lieux de captage.
Ce gaz administré aux malades selon trois modes possibles d'application (en bain de gaz sec ou d'eau carbogazeuse et même en insufflation sous-cutanée) entraîne la dilatation des artérioles et des artères.
Il s'ensuit un accroissement des débits circulatoires, tout particulièrement au niveau des membres inférieurs. La meilleure irrigation ainsi obtenue ne se limite pas aux seuls territoires superficiels, mais gagne aussi les masses musculaires profondes.
Une récente étude en apporte la preuve. Trente malades hommes, atteints d'artérite non diabétique, ont, en effet, subi deux explorations scintigraphiques successives par isotope thallium 201, l'une avant et l'autre après une injection sous-cutanée de gaz thermal. Après administration de ce dernier, le temps mis par l'isotope pour atteindre les muscles profonds apparaît nettement plus bref et sa fixation y est plus importante que lors de la première exploration.
Cette double épreuve atteste, sans discussion possible, de la réelle activité du gaz thermal. Nul effet subjectif ne saurait avoir interféré. Sur un plan moins contraignant et d'appréciation beaucoup plus simple, deux groupes de patients artéritiques ont été comparés.
L'un faisant une cure et l'autre non. Il est apparu, par test objectif sur tapis roulant, une amélioration significative du périmètre de marche sans douleur chez les seuls patients ayant effectué trois semaines de cure. Cette amélioration persistait après un an de recul. Le thermalisme prouve donc grandement qu'il mérite de s'appliquer au domaine vasculaire.
Les cures thermales efficaces aussi pour bien d'autres maux
Presque toutes les stations tiennent à pouvoir justifier de l'efficacité de leurs eaux et de leurs techniques de soins par plus ou moins d'études. Si la majorité de ces dernières n'ont pas toute la rigueur scientifique de celles envisagées ci-avant, les résultats qui s'en dégagent constituent néanmoins des preuves d'action fort instructives qu'on ne saurait méconnaître. Sous la forme d'enquête de caractère épidémiologique, la satisfaction ou non des curistes a pu être recueillie. En voici quelques exemples pour diverses indications :
1. Les troubles intestinaux chroniques
dénommés colopathies avec notamment des alternances de diarrhée/constipation, des suites de parasitose ou des intolérances digestives alimentaires, ont donné lieu à une importante enquête à Châtel-Guyon, dont les eaux se distinguent par leurs hautes teneurs en magnésium.
Ayant porté sur 788 curistes souffrant des intestins, cette enquête a montré que, sous l'effet des soins prodigués dans cette station, les phénomènes douloureux abdominaux régressaient chez 91 % des patients. Les difficultés de transit de même que les ballonnements s'amendaient pour respectivement 87 et 74 % des cas. La durée moyenne des apaisements obtenus avec une cure s'est révélée être supérieure à six mois.
2. Les états variqueux constitutionnels
Ou le plus souvent secondaires à des grossesses ou à des phlébites relèvent de plusieurs stations spécialisées. Dans l'une d'entre elles, celle de Bagnoles-de-l'Orne, une étude a été effectuée sur les séquelles de phlébite.
Afin de quantifier avec exactitude les modifications apportées aux flux veineux de retour sous l'effet de la cure, les saisies circulatoires ont été faites par rhéo-pléthysmographie occlusive. Les améliorations constatées ont été probantes.
Mais les médecins de la station estiment toutefois que, pour obtenir des résultats durables, il faut prévoir quatre ou cinq cures annuelles. Dans une autre station, à Barbotan, des études plus biologiques ont eu lieu avec dosages du facteur natriurétique - impliqué en particulier dans les phénomènes œdémateux, faisant les grosses jambes.
Voir : L’étude Therm&veines (2014)
3. Les affections chroniques respiratoires
Tant de la sphère oto-rhino-laryngologique que de celles des voies pulmonaires se traitent dans de très nombreuses stations dont les eaux sont surtout chargées en éléments soufrés. Leurs manifestations relèvent, pour la plupart, de légers déficits immunitaires expliquant des infections traînantes qui n'en finissent pas.
De plus, de fréquents états allergiques viennent interférer. Étant donné que, sur le plan pharmacologique, le soufre est reconnu comme doué de propriétés à la fois anti-infectieuses et stimulantes de la défense des muqueuses, toutes les eaux thermales à base de ce précieux agent curateur ne donnent guère lieu à contestation.
Leur efficacité paraît bien admise. Et cela d'autant plus que ce sont les organismes sociaux eux-mêmes qui ont effectué une large enquête nationale sur l'intérêt ou non des cures thermales dans des cas d'affections des voies respiratoires. Cette enquête a porté sur 3 000 personnes souffrant de telles affections et suivies durant une période de trois années consécutives. Les graphiques publiés montrent de façon comparative une amélioration de l'état de santé chez 2/3 des personnes ayant suivi une cure, contre seulement 1/3 chez celles traitées sans cure thermale.
De plus, cette même enquête a permis de constater que le nombre de journées d'hospitalisation, au cours des trois années de surveillance, avait été bien moindre chez les malades ayant suivi des cures. Cet important aspect d'ordre économique devrait, semble-t-il à lui seul, suffire à justifier de l'efficacité du thermalisme, tout du moins auprès des organismes sociaux.
4. Pour se sevrer des benzodiazépines (calmants)
Les cures thermales se révèlent être une méthode de désintoxication prometteuse pour les individus dépendants aux benzodiazépines, des substances fréquemment prescrites pour apaiser l'anxiété et les troubles du sommeil. Bien que ces médicaments soient efficaces, ils ne sont pas sans risques, entraînant parfois des réactions indésirables telles que la somnolence, la confusion et des troubles de la mémoire, sans oublier le danger d'accoutumance.
Dans ce contexte, la recherche SPECTh a mis en lumière l'efficacité des cures thermales dans le processus de sevrage des psychotropes. Le protocole mis en place incluait un volet d'éducation psychothérapique basé sur les techniques cognitivo-comportementales. Les bénéfices observés sont significatifs et persistants, avec, six mois après la cure, 80% des patients ayant soit arrêté totalement soit réduit de moitié leur prise de psychotropes. De plus, une amélioration notable de la qualité de vie a été rapportée, notamment en termes de qualité de sommeil et de réduction de l'anxiété.
Voir : L’étude SPECTh (2013)
Liste des principales stations thermales selon les pathologies
Pour les affections rhumatismales chroniques
- Aix-les-Bains
- Amélie-les-Bains
- Amnéville
- Ax-les-Thermes
- Bagnères-de-Bigorre
- Balaruc
- Bourbon-Lancy
- Bourbon-l'Archambault
- Bourbonne-les-Bains
- Chaudes-Aigues
- Dax
- Digne
- Greoux-les-Bains
- Morsbronn-les-Bains
- Prechacq
- Rennes-les-Bains
- Rochefort
- St-Amand
- St-Paul-les-Dax
- Vernet-les-Bains
- Vichy
- Vittel
(liste non exhaustive)
Pour les affections des voies respiratoires (O.R.L. et poumons)
- Aix-Marlioz
- Allevard
- Amélie-les-Bains
- Barèges
- La Bourboule
- Cambo
- Cauterets
- Challes-les-Eaux
- Eaux-Bonnes
- Enghien-les-Bains
- Luchon
- Molitg-les-Bains
- Montbrun
- Le Mont-Dore
- St-Gervais
- St-Honoré-les-Bains
- Uriage
(liste non exhaustive)
Pour les affections des voies urinaires et digestives
- Aulus
- Capvern
- Châtel-Guyon
- Contrexeville
- Eugénie-les-Bains
- Evian
- La Preste
- St-Nectaire
- Thonon
- Vichy
- Vittel
(liste non exhaustive)
Pour les affections de la peau
- Avène
- La Bourboule
- La Roche-Posay
- Les Fumades-les-Bains
- Molitg-les-Bains
- Neyrac-les-Bains
- Sail-les-Bains
- St-Christau
- Tercis
- Urbalone
- Uriage
(liste non exhaustive)
Pour les affections de l'enfant
Croissance :
- Lons-le-Saunier
- Salies-de-Bearn
- Salies-du-Salat
Voies respiratoires - O.R.L. et poumons :
- Aix-Marlioz
- Allevard
- Challes-les-Eaux
- Eaux-Chaudes
- La Bourboule
- Le Mont-Dore
- St-Honoré-les-Bains
Affections cutanées :
- La Bourboule
- La Roche-Posay
(liste non exhaustive)